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La supervision
Obligatoire et incontournable pour tous les membres de la FF2P, quel que soit leur âge ou leur nombre d’années d’expérience professionnelle, la supervision est un pivot central sur lequel ceux-ci vont s’appuyer tout au long de leur pratique. Elle commence dès lors que le praticien de la psychothérapie démarre son activité et continue tout au long de sa vie professionnelle. Inscrite dans le code de déontologie de la FF2P, elle lui est indispensable pour exercer au mieux son métier.
Qu’est-ce que la supervision ?
Composée du mot « vision » et du préfixe « super », la supervision est l’action de voir d’au-dessus, de regarder avec une certaine distance. C’est un espace dans lequel le praticien réfléchit sur sa pratique, s’interroge sur la relation thérapeutique qu’il a avec les personnes qui le consultent, et prend un peu de recul pour regarder et analyser celle-ci. Ce travail peut s’effectuer dans un cadre individuel, le psychopraticien bénéficie alors d’entretiens réguliers avec son superviseur, ou dans le cadre d’un groupe de supervision, en présence d’un superviseur et de confrères et consœurs.
Une double objectif : amélioration continue de la pratique et posture thérapeutique juste
L’objectif de la supervision est double. Le premier concerne la pratique professionnelle du praticien de la psychothérapie. En supervision, il va analyser son processus d’accompagnement thérapeutique face à un pair expérimenté et formé à la supervision : il parle des personnes qu’il accompagne et de leur processus thérapeutique, des axes de travail qu’il met en place, il analyse le transfert et le contre-transfert, et en profite pour approfondir ses connaissances théoriques. La supervision l’aide à développer son professionnalisme, ses connaissances et sa capacité d’analyse : elle contribue ainsi à sa formation continue.
Le second objectif se situe sur un plan plus personnel. Elle permet au praticien de repérer si son histoire entre en résonance avec celle des personnes qu’il accompagne. Cela peut également mettre en lumière des zones qui n’auraient pas été suffisamment travaillées dans sa propre thérapie. Dans ce cas, il lui sera demandé d’approfondir cette question. Ce faisant, le thérapeute peut réajuster sa posture et offrir un accompagnement toujours plus clairvoyant et solide.
La supervision : une sécurité pour les personnes en psychothérapie
Être psychopraticien demande d’adapter en permanence son accompagnement aux personnes qui le consultent, mais aussi selon ses propres capacités et ce qu’il traverse sur un plan personnel. C’est pourquoi la supervision est nécessaire : elle offre un lieu régulier de prise de recul et de partage avec ses pairs.
Elle limite aussi le risque pour le thérapeute de basculer dans la toute-puissance, le rôle de sachant, ou dans la posture du « sauveur ». Elle lui permet d’élaborer sur son rôle d’accompagnant, sa déontologie, et de débattre de questions éthiques lorsqu’elles surviennent.